Gérard, Henri, Valéry   APESTÉGUY

Date de naissance :

25 février 1913

Lieu de naissance :

Saint-Pierre (Saint-Pierre-et-Miquelon) (975 ) France

date de décès :

9 octobre 1942 - Mort Pour La France

Lieu de décès :

Papeete (Tahiti) (987) France

Cause du décès :

Noyade accidentelle en service

Engagement dans les FNFL :

24 février 1941 - Londres 400 ( Grande-Bretagne )

Matricules :

268CAS40, 4737FN41

Affectations :

Courbet, Arras, Chevreuil

Grade atteint pendant la guerre :

Matelot fusilier

23 décembre 1940

Evasion de Saint-Pierre (Saint-Pierre-et-Miquelon) vers Terre-Neuve (Canada)

24 février 1941

Engagement : FNFL - Londres 400 ( Grande-Bretagne )

24 février 1941

Matelot de 2ème classe sans spécialité

3 mars 1941   à   24 mars 1941

Courbet ( Cuirassé )

24 mars 1941   à   28 juin 1941

HMS Royal Arthur (Skegness)

15 juin 1941

Matelot de 2ème classe fusilier

28 juin 1941   à   1 juillet 1941

Arras ( Aviso )

1 juillet 1941   à   10 octobre 1942

Chevreuil ( Aviso dragueur )

Après son évasion de Saint-Pierre (Saint-Pierre-et-Miquelon) vers Terre-neuve (Canada), le 23 décembre 1940, Gérard Apestéguy s'engagea dans les FNFL à Londres le 24 février 1941.


Du 24 mars au 28 juin 1941, il fut envoyé à HMS Royal Arthur, base à terre de la Royal Navy à Skegness, qui recevait des détachements FNFL pour leur formation. Il en sortit avec le brevet de fusilier.


Le 1er juillet 1941, il fut affecté à l'aviso Chevreuil. Il trouva la mort dans des circonstances relatées le 17 octobre 1942 dans une note du lieutenant de vaisseau Fourlinnie, commandant le bâtiment. Le matelot fusilier Gérard Apestéguy s'était « noyé dans la nuit du 9 au 10 octobre 1942 en tombant accidentellement à la mer au mouillage de Papeete. Il était alors de service à bord. L'accident s'est produit alors qu'il mettait du linge au sec sur la plage avant.
[...]

L'inhumation au cimetière de Papeete a eu lieu le 11 octobre 1942 après un service à l'église catholique de Papeete, les honneurs réglementaires ont été rendus. »


Dans son éloge funèbre, reproduit dans le journal La Liberté de Saint-Pierre-et-Miquelon du 10 décembre 1942, le commandant Fourlinnie évoqua le parcours de Gérard Apestéguy :


« Profondément touché par les malheurs de la France, vous avez quitté, avec quelques camarades, votre île de Saint-Pierre. Vous êtes parti pour Terre-Neuve le 23 décembre 1940, contre le danger d'une mer difficile, dans la brume, sur un petit Doris. Et l'expédition fut si difficile que le patron du doris voulait revenir en arrière. Vous braviez non seulement les dangers de la mer, mais aussi ceux d'une administration hostile, car Saint-Pierre-et-Miquelon étaient encore sous le contrôle du gouvernement de Vichy.

Arrivé à Londres en février 1941, vous avez fait un stage à l'Ecole des fusiliers marins et, au mois de juillet suivant, vous étiez embarqué sur le X [1]. Gérard Apestéguy vous auriez souhaité une mort qui eut paru plus glorieuse peut-être. Mais vous êtes mort en service, à ce service de chaque jour que vous accomplissiez avec un bel esprit de devoir, celui auquel vous aviez tout sacrifié pour la Patrie. Gérard Apestéguy vous êtes mort au Champ d'Honneur.

Que votre mère, restée seule là-bas à Saint-Pierre le sache et soit fière de son enfant ; nous l'estimions, nous l'aimions ; il a vécu et est mort en Français. »


Quelques mois avant sa mort, dans la rubrique « Nos Combattants nous écrivent », La Liberté avait publié le 16 juin 1942 la lettre que Gérard Apestéguy avait écrite à sa famille près d'un an auparavant à l'occasion du 14 Juillet 1941 :


« Honneur et Patrie, attention, attention ! C'est la France Libre qui parle...

Mère Chérie, aujourd'hui 14 Juillet, jour anniversaire de l'Indépendance du peuple Français. Je veux t'écrire quelques mots qui t'apporteront des nouvelles de ton fils qui, lui aussi, à l'heure actuelle, lutte pour l'indépendance et la liberté.

Nous célébrons le 14 Juillet, non pas comme les années passées ; mais dans le recueillement de nos âmes toujours restées françaises. Nous sentons ces jours-ci que quelque chose nous manque et cette chose s'appelle La Liberté!

C'est pourquoi nous éprouvons un besoin plus fort de lutter, de reconquérir cette liberté qu'on nous a si traîtreusement volée.

Mère, le seul hommage que l'on puisse présenter à nos camarades, amis et frères tombés au front est le recueillement. Nous observons le silence pendant cette journée mémorable qui nous fait penser à tant de choses.

Cela nous fortifie de penser que le jour approche où nous pourrons venger nos frères et terrasser nos ennemis. Notre espoir s'élève aujourd'hui vers le ciel et nos yeux se tournent du côté de la France ; nos coeurs communient avec ceux de nos frères Français pour qui nous faisons des voeux pour le maintien de leur bonne santé et à qui nous souhaitons de revoir sonner pour eux l'heure de la délivrance.

Vive la France Libre ! Vive l'Angleterre et tous nos Alliés ! »


[1] L'article étant publié pendant la guerre, le nom du bâtiment ne peut être révélé, mais il s'agit évidemment du Chevreuil.


[Dernière mise à jour : 3 août 2021]

Sources :