Date de naissance :
19 septembre 1906
Lieu de naissance :
Brest (29 ) France
date de décès :
9 août 1989
Lieu de décès :
Marseille 16e (13) France
Ralliement :
1 septembre 1940 - France libre - Pointe-Noire 100 ( Congo )
Matricules :
Brest 9671
Affectations :
Châteauroux, Touareg, Ville de Strasbourg
Grade atteint pendant la guerre :
mécanicien marine marchande
Ralliement France libre - Pointe-Noire 100 ( Congo )
Francis Floch [1] était maître graisseur à bord du Jean Laborde, lorsque, après l'armistice du 22 juin 1940, le paquebot des Messageries maritimes, qui desservait la ligne Chine-Japon, reçut l'ordre de l'amirauté française d'interrompre son voyage vers l'Extrême-Orient. Alors qu'il faisait route de Dakar (Sénégal) à Capetown (Afrique du Sud) le navire rejoignit donc Pointe-Noire (Congo), où il arriva le 26 juin. Le 28 août, le Moyen-Congo ralliait la France libre. Le commandant de la Marine en AEF et le commandant de la défense de Pointe-Noire étaient arrêtés et gardés à vue. Des ordres antérieurs, entretemps annulés, avaient privé le Jean Laborde de pièces essentielles de ses machines déposées à terre. Mais elles lui avaient été rendues à l'insu des autorités locales, ce qui permit au paquebot de quitter Pointe-Noire par surprise dans la nuit du 31 août au 1er septembre. C'est dans ces circonstances, relatées par le commandant du Jean Laborde, qu'une partie de l'équipage abandonna volontairement le bord au moment du départ pour se joindre aux partisans locaux de la France libre :
« Le 1er septembre, vers 1 heure 15, le remontage des pièces étant terminé, je fis appeler l'équipage pour la manoeuvre d'appareillage. A ce moment, une partie de l'équipage, composée en majorité de personnel de la machine, se précipite à la coupée et malgré les observations de Monsieur Gros, Lieutenant, s'enfuit à terre. Plusieurs des fuyards portaient des sacs ou des valises et de la passerelle où je me tenais, j'entendis quelques cris de : "Vive de Gaulle", "Assassins", "On veut nous faire tuer". Dans les conditions où nous nous trouvions, il était indispensable de rester dans le plus grand calme et il ne pouvait être question, le temps étant des plus précieux, de faire des sommations ou d'exhorter ces gens à faire leur devoir. De plus, la présence à bord d'individus qui ne seraient que des éléments troubles ne pouvait être que nuisible à l'exécution de notre projet. Dans la crainte qu'ils n'alertent les gens de terre et pour éviter des incidents qui auraient pu devenir très graves l'appareillage a été poussé encore plus activement que cela n'était prévu. »
Après avoir quitté son bâtiment avec une trentaine d'autres marins, Francis Floch rallia la France libre. Selon sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre, il aurait été immédiatement affecté au Châteauroux. Le navire était arrivé à Pointe-Noire le 26 juin 1940 et s'y trouvait encore au moment du ralliement du Moyen-Congo à la France libre. Le 6 septembre, il fut saisi par les FNFL. Le commandant, l'état-major et l'équipage choisirent le retour en France. Il furent rapatriés le 9 septembre via Conakry par le Cap Padaran. Le Châteauroux resta en AEF (Afrique-Equatoriale française) jusqu'à la fin du mois de janvier 1941. Réarmé par du personnel FNFL venu de Grande-Bretagne, il fut mis en route sur l'Angleterre. De 1941 à 1943, géré par Elder Dempster, il assura de nombreux transports de minerai entre l'Afrique et la Grande-Bretagne. Francis Floch navigua jusqu'en juillet 1942 sur le Châteauroux comme 4ème et 3ème mécanicien, avant d'embarquer sur le paquebot Touareg (septembre 1942- janvier 1944) puis sur le paquebot mixte Ville de Strasbourg (février 1944 - juin 1945).
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[1] Le Mémorial lui attribue à tort le prénom de François. Dans sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre, Francis Floch indique être né le 18 septembre 1906 (date reprise dans le Mémorial), mais selon le fichier des dècès de l'Insee, il serait né le 19.
[Mise à jour : 10 août 2024]
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Documents :