Date de naissance :
20 avril 1899
Lieu de naissance :
Cayenne (Guyane) (973 ) France
Ralliement :
1 septembre 1940 - France libre - Pointe-Noire 100 ( Congo )
Matricules :
Marseille 20849, 5845FN40
Affectations :
Tombouctou, Fort Binger, Capo Olmo, Désirade
Grade atteint pendant la guerre :
graisseur marine marchande
N° membre AFL :
14.728
Ralliement France libre - Pointe-Noire 100 ( Congo )
Louis Eloi était graisseur à bord du Jean Laborde, lorsque, après l'armistice du 22 juin 1940, le paquebot des Messageries maritimes, qui desservait la ligne Chine-Japon, reçut l'ordre de l'amirauté française d'interrompre son voyage vers l'Extrême-Orient. Alors qu'il faisait route de Dakar (Sénégal) à Capetown (Afrique du Sud) le navire rejoignit donc Pointe-Noire (Congo), où il arriva le 26 juin. Le 28 août, le Moyen-Congo ralliait la France libre. Le commandant de la Marine en AEF et le commandant de la défense de Pointe-Noire étaient arrêtés et gardés à vue. Des ordres antérieurs, entretemps annulés, avaient privé le Jean Laborde de pièces essentielles de ses machines déposées à terre. Mais elles lui avaient été rendues à l'insu des autorités locales, ce qui permit au paquebot de quitter Pointe-Noire par surprise dans la nuit du 31 août au 1er septembre. C'est dans ces circonstances, relatées par le commandant du Jean Laborde, qu'une partie de l'équipage abandonna volontairement le bord au moment du départ pour se joindre aux partisans locaux de la France libre :
« Le 1er septembre, vers 1 heure 15, le remontage des pièces étant terminé, je fis appeler l'équipage pour la manoeuvre d'appareillage. A ce moment, une partie de l'équipage, composée en majorité de personnel de la machine, se précipite à la coupée et malgré les observations de Monsieur Gros, Lieutenant, s'enfuit à terre. Plusieurs des fuyards portaient des sacs ou des valises et de la passerelle où je me tenais, j'entendis quelques cris de : "Vive de Gaulle", "Assassins", "On veut nous faire tuer". Dans les conditions où nous nous trouvions, il était indispensable de rester dans le plus grand calme et il ne pouvait être question, le temps étant des plus précieux, de faire des sommations ou d'exhorter ces gens à faire leur devoir. De plus, la présence à bord d'individus qui ne seraient que des éléments troubles ne pouvait être que nuisible à l'exécution de notre projet. Dans la crainte qu'ils n'alertent les gens de terre et pour éviter des incidents qui auraient pu devenir très graves l'appareillage a été poussé encore plus activement que cela n'était prévu. »
Après avoir quitté son bâtiment avec une trentaine d'autres marins, Louis Eloi rallia la France libre. Selon sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre, il fut immédiatement transféré sur le Tombouctou. Le cargo était immobilisé à Pointe-Noire depuis l'armistice de juin 1940. Seuls quelques marins avaient rejoint les FNFL après le ralliement du Moyen-Congo le 28 août. Le cargo ne put reprendre la mer qu'au début de 1941 sous le commandement du capitaine au long cours Yves Grébert et sous la gérance de Elder Dempster Ltd après avoir complété son équipage. Mais entretemps, le 16 septembre 1940, Louis Eloi avait été affecté au cargo Fort Binger, dont il débarqua en janvier 1942. Il navigua ensuite sur le cargo Capo Olmo, le paquebot mixte Désirade et le cargo Nancéen.
[Mise à jour : 18 août 2024]
Sources :
Documents :