Paul   ABALAIN

Date de naissance :

11 décembre 1907

Lieu de naissance :

Plouescat (29 ) France

date de décès :

6 janvier 1956

Lieu de décès :

Brest (29) France

Engagement dans les FNFL :

27 juillet 1940

Matricules :

10319FN40

Affectations :

Savorgnan de Brazza, La Combattante

Grade atteint pendant la guerre :

Maître

N° membre AFL :

7.743

12 décembre 1927

incorporation

12 décembre 1927

Matelot de 2ème classe sans spécialité

12 décembre 1927   à   1 janvier 1928

2ème Dépôt (Brest)

1 janvier 1928   à   23 septembre 1928

Primauguet ( Croiseur )

13 juillet 1928

Matelot de 2ème classe

23 septembre 1928   à   30 octobre 1928

2ème Dépôt (Brest)

30 octobre 1928   à   12 décembre 1929

Unité inconnue

1 juillet 1929

Quartier-maître de 2ème classe

12 décembre 1929

placé en congé pour affaires personnelles

23 avril 1932

Rengagement (pour trois ans)

23 avril 1932   à   1 mai 1932

2ème Dépôt (Brest)

1 mai 1932   à   1 janvier 1935

Flottille de la 2ème région maritime

15 septembre 1933

Quartier-maître de 1ère classe

1 janvier 1935   à   23 avril 1935

4ème Escadrille de sous-marins

23 avril 1935

Rengagement (pour trois ans)

23 avril 1935   à   15 juin 1935

2ème Dépôt (Brest)

15 juin 1935   à   3 août 1938

Lorraine ( Cuirassé )

1 janvier 1936

Second maître

23 avril 1938

Rengagement (pour trois ans)

3 août 1938   à   16 septembre 1938

2ème Dépôt (Brest)

16 septembre 1938   à   8 février 1940

Strasbourg ( Cuirassé )

8 février 1940   à   1 avril 1940

2ème Dépôt (Brest)

1 avril 1940   à   15 août 1940

Keryado ( Arraisonneur dragueur )

27 juillet 1940

Engagement : FNFL

15 août 1940   à   12 décembre 1940

Savorgnan de Brazza ( Aviso colonial )

12 décembre 1940   à   23 septembre 1941

Marine Pointe-Noire

23 septembre 1941   à   1 décembre 1941

Dépôt Pointe-Noire

1 décembre 1941   à   3 avril 1943

Marine Pointe-Noire

3 avril 1943   à   23 mai 1943

Caserne Surcouf (Londres)

23 mai 1943   à   13 février 1945

Caserne Bir-Hakeim (Portsmouth)

13 février 1945   à   16 septembre 1945

1er Dépôt (Cherbourg)

18 juin 1945

Maître de manoeuvre

16 septembre 1945   à   21 janvier 1946

Comar Boulogne

21 janvier 1946   à   24 mai 1946

1er Dépôt (Cherbourg)

24 mai 1946

rayé des contrôles de l'activité

Les embarquements enregistrés dans l'état signalétique et des services de Paul Abalain (ci-dessus) pour sa période FNFL diffèrent sensiblement de ceux indiqués dans sa demande d'admission dans l'Assocation des Français libres après la guerre :

  • 18 juin 1940 - 27 juillet 1940 : Keryado
  • 1er juillet 1940 : engagement dans les FNFL
  • 28 juillet 1940 - 12 décembre 1940 : Savorgnan de Brazza
  • 12 décembre 1940 - 21 février 1943 : Marine Pointe-Noire
  • avril 1943 - 12 juin 1944 : Caserne Bir-Hakeim (Portsmouth)
  • 12 juin 1944 - 23 août 1944 : Antioche II
  • 23 août 1944 - 21 novembre 1944 : hôpital


Selon un état signalétique et des services établi le 6 décembre 1952, Paul Abalain fut affecté au dépôt de Cherbourg du 13 février au 16 septembre 1945. Pourtant, il était à bord de La Combattante, lorsqu'elle fut coulée par une mine magnétique le 23 février 1945 dans l'estuaire de la Humber. Il a raconté comment il a échappé à la mort dans Le Figaro du 30 mars 1945. Résumé par Michel Bertrand :

« Comme une bête blessée, La Combattante, ou ce qu'il en reste, s'est couchée sur le côté laissant apparaître, comme le ventre d'une baleine, la partie immergée de sa coque, glissante, où il est presque impossible de se tenir. En quelques minutes, une cinquantaine d'hommes se retrouvent serrés les uns contre les autres dans toutes les tenues imaginables tandis que le clapotis de l'eau atteint déjà les chevilles des rescapés placés le plus près du bord. Dans cette eau-là, il ne fait pas bon se trouver car, à trois degrés, la mer vous paralyse un homme en moins de dix minutes et c'est la mort garantie par noyade.
A l'intérieur des postes d'équipage, pour la plupart situés sur l'avant, tout le monde a été surpris dans son sommeil. Ainsi dans le poste avant, c'est trente-cinq hommes qui se retrouvent jetés pêle-mêle les uns sur les autres parmi les "bois de lits" et les caissons chavirés. Comme partout, les lumières se sont éteintes d'un coup. Quelqu'un allume son briquet et, à cette flamme vacillante, Paul Abalain, quartier-maître timonier, un Breton de Cléder-en-Plouescat, découvre un hublot juste au-dessus de sa tête, ce qui donne une idée de l'inclinaison rapide du bateau. Contusionné par sa chute, hagard, projeté comme ses camarades à bas de son hamac, Abalain s'est poché un oeil mais il n'y fait guère attention. Avec l'énergie du désespoir, il se hisse de toutes ses forces vers cette ouverture qui est une échappée vers la vie. Il atteint le hublot, l'ouvre, et une bouffée d'air frais s'engouffre aussitôt, que le marin aspire avidement. Dans l'embrasure se dessine le disque pâle de la Lune, indiffé­rente à cette scène. Mais l'heure n'est pas aux états d'âme. Le Breton passe par le hublot la tête, puis un bras, mais impossible de faire passer le reste du corps sans aide. Dans cette position inconfortable, il hèle un camarade qu'il aperçoit debout sur la coque chavirée. C'est un timonier comme lui. Il vient, saisit le quartier-maître par un bras et tente de le hisser à l'extérieur mais en vain ; l'ouverture est trop étroite.
- Va au trou de sauvetage bâbord, conseille le matelot. Il est plus large, par là, vous passerez tous.
Abalain, sans perdre une seconde, quitte sa position et se laisse retomber au niveau des hamacs dont il se sert comme d'une échelle pour arriver au grand hublot. Déjà l'armurier, un Alsacien placide, aidé par un quartier-maître canonnier, est en train de le dévisser calmement.
- Voilà, c'est fait
Les uns après les autres, sans panique, les hommes sortent rapidement, s'aidant mutuellement à franchir le barrage des hamacs, secourus d'en haut par les hommes ayant déjà escaladé la coque.
Abalain débouche à son tour sur la carène, qui, dans la nuit, ressemble au dos d'un cétacé agonisant. »

Paul Abalain est décédé en janvier 1956 d'une tumeur au cerveau, due selon son fils à « une balle allemande qui était logée dans la tempe droite ».


Recherches complémentaires :

  • Embarquement sur La Combattante.

Sources :

  • Archives FdFL (AFL 7.743)
  • SHD Vincennes, GR 16 P 195 [non consulté]
  • Michel BERTRAND, Les escorteurs de la France libre, Presses de la Cité, 1984, pp.181-182
  • André BOUCHI-LAMONTAGNE, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5
  • Sitte francaislibres.net