Date de naissance :
11 décembre 1907
Lieu de naissance :
Plouescat (29 ) France
date de décès :
6 janvier 1956
Lieu de décès :
Brest (29) France
Engagement dans les FNFL :
27 juillet 1940
Matricules :
10319FN40
Affectations :
Savorgnan de Brazza, La Combattante
Grade atteint pendant la guerre :
Maître
N° membre AFL :
7.743
incorporation
Matelot de 2ème classe sans spécialité
Matelot de 2ème classe
Quartier-maître de 2ème classe
placé en congé pour affaires personnelles
Rengagement (pour trois ans)
Quartier-maître de 1ère classe
Rengagement (pour trois ans)
Second maître
Rengagement (pour trois ans)
Engagement : FNFL
Maître de manoeuvre
rayé des contrôles de l'activité
Les embarquements enregistrés dans l'état signalétique et des services de Paul Abalain (ci-dessus) pour sa période FNFL diffèrent sensiblement de ceux indiqués dans sa demande d'admission dans l'Assocation des Français libres après la guerre :
Selon un état signalétique et des services établi le 6 décembre 1952, Paul Abalain fut affecté au dépôt de Cherbourg du 13 février au 16 septembre 1945. Pourtant, il était à bord de La Combattante, lorsqu'elle fut coulée par une mine magnétique le 23 février 1945 dans l'estuaire de la Humber. Il a raconté comment il a échappé à la mort dans Le Figaro du 30 mars 1945. Résumé par Michel Bertrand :
« Comme une bête blessée, La Combattante, ou ce qu'il en reste, s'est couchée sur le côté laissant apparaître, comme le ventre d'une baleine, la partie immergée de sa coque, glissante, où il est presque impossible de se tenir. En quelques minutes, une cinquantaine d'hommes se retrouvent serrés les uns contre les autres dans toutes les tenues imaginables tandis que le clapotis de l'eau atteint déjà les chevilles des rescapés placés le plus près du bord. Dans cette eau-là, il ne fait pas bon se trouver car, à trois degrés, la mer vous paralyse un homme en moins de dix minutes et c'est la mort garantie par noyade.
A l'intérieur des postes d'équipage, pour la plupart situés sur l'avant, tout le monde a été surpris dans son sommeil. Ainsi dans le poste avant, c'est trente-cinq hommes qui se retrouvent jetés pêle-mêle les uns sur les autres parmi les "bois de lits" et les caissons chavirés. Comme partout, les lumières se sont éteintes d'un coup. Quelqu'un allume son briquet et, à cette flamme vacillante, Paul Abalain, quartier-maître timonier, un Breton de Cléder-en-Plouescat, découvre un hublot juste au-dessus de sa tête, ce qui donne une idée de l'inclinaison rapide du bateau. Contusionné par sa chute, hagard, projeté comme ses camarades à bas de son hamac, Abalain s'est poché un oeil mais il n'y fait guère attention. Avec l'énergie du désespoir, il se hisse de toutes ses forces vers cette ouverture qui est une échappée vers la vie. Il atteint le hublot, l'ouvre, et une bouffée d'air frais s'engouffre aussitôt, que le marin aspire avidement. Dans l'embrasure se dessine le disque pâle de la Lune, indifférente à cette scène. Mais l'heure n'est pas aux états d'âme. Le Breton passe par le hublot la tête, puis un bras, mais impossible de faire passer le reste du corps sans aide. Dans cette position inconfortable, il hèle un camarade qu'il aperçoit debout sur la coque chavirée. C'est un timonier comme lui. Il vient, saisit le quartier-maître par un bras et tente de le hisser à l'extérieur mais en vain ; l'ouverture est trop étroite.
- Va au trou de sauvetage bâbord, conseille le matelot. Il est plus large, par là, vous passerez tous.
Abalain, sans perdre une seconde, quitte sa position et se laisse retomber au niveau des hamacs dont il se sert comme d'une échelle pour arriver au grand hublot. Déjà l'armurier, un Alsacien placide, aidé par un quartier-maître canonnier, est en train de le dévisser calmement.
- Voilà, c'est fait
Les uns après les autres, sans panique, les hommes sortent rapidement, s'aidant mutuellement à franchir le barrage des hamacs, secourus d'en haut par les hommes ayant déjà escaladé la coque.
Abalain débouche à son tour sur la carène, qui, dans la nuit, ressemble au dos d'un cétacé agonisant. »
Paul Abalain est décédé en janvier 1956 d'une tumeur au cerveau, due selon son fils à « une balle allemande qui était logée dans la tempe droite ».
Recherches complémentaires :
Sources :
Documents :