Louis, Paul   DEBY

Date de naissance :

13 novembre 1919

Lieu de naissance :

Vanves (92 ) France

date de décès :

31 mars 1998

Lieu de décès :

Malemort (19) France

Ralliement :

10 juillet 1940 - France libre -

Matricules :

3717T36, 5451FN40

Affectations :

Vaillant, Léopard, Alysse, Lobélia, Marine Madagascar

Grade atteint pendant la guerre :

Second maître de 1ère classe breveté supérieur radio

N° membre AFL :

12.830

30 décembre 1936

Engagement : Marine nationale - Paris (pour cinq ans)

30 décembre 1936

Matelot de 2ème classe

30 décembre 1936   à   14 janvier 1937

5ème Dépôt (Toulon)

14 janvier 1937   à   1 juillet 1937

Ecole de TSF

1 juillet 1937

Matelot de 2ème classe radio

1 juillet 1937   à   14 août 1937

5ème Dépôt (Toulon)

14 août 1937   à   13 janvier 1940

Nivôse ( Transport pétrolier )

1 juillet 1938

Quartier-maître de 2ème classe

13 janvier 1940   à   13 mars 1940

5ème Dépôt (Toulon)

13 mars 1940   à   3 juillet 1940

Impassible ( Bateau cible )

10 juillet 1940

Ralliement France libre

10 juillet 1940   à   1 août 1940

Bureau de recrutement France libre (Liverpool)

1 août 1940   à   15 août 1940

Vaillant ( Patrouilleur auxiliaire )

15 août 1940   à   8 septembre 1940

CPL (Compagnie de passage des FNFL à Londres) ?

8 septembre 1940   à   15 juin 1941

Léopard ( Contre-torpilleur )

1 janvier 1941

Second maître de 2ème classe

15 juin 1941   à   16 juillet 1941

Alysse ( Corvette )

16 juillet 1941   à   3 janvier 1942

Lobélia ( Corvette )

3 janvier 1942   à   31 juillet 1943

Léopard ( Contre-torpilleur )

31 juillet 1943   à   1 septembre 1943

Marine au Levant

1 septembre 1943   à   13 octobre 1943

Marine Diégo-Suarez

13 octobre 1943   à   10 septembre 1944

Marine Tananarive

Louis Deby était quartier-maître radio à bord du bateau cible Impassible au moment de l'évacuation du port de Lorient le 18 juin 1940. Le bâtiment arriva à Falmouth le 20 juin. Il fut saisi par les Britanniques le 3 juillet dans le cadre de l'opération Catapult. Le 4 juillet, les officiers et l'équipage furent transportés par chemin de fer, sous garde armée, de Falmouth au camp d'internement d'Aintree près de Liverpool.

Louis Deby quitta le camp avec quatre autres camarades le 15 juillet. Dans sa demande d'admission dans l'Association des Français libre, après la guerre, il note dans la liste de ses embarquements pour la période du 10 au 30 juillet 1940 : « Bureau Incorporation QG. Londres ». Or le journal de bord de l'Impassible, toujours tenu pendant la période d'internement, indique à la date du 10 juillet : « Permissionnaires pour 5 % des équipages ». Il est donc possible que Louis Deby ait fait partie des permissionnaires et soit entré à cette occasion en contact avec des membres du bureau de recrutement de la France libre, qui opérait à Liverpool, et se soit rallié avant même son départ du camp le 15 juillet. Il fut considéré rétroactivement comme engagé dans les FNFL dès le 1er juillet 1940. Et son état signalétique et des services indique pour la période du 1er juillet au 1er août 1940 : « Bureau recrutement ».


Pour la période du 1er août au 30 août 1940, Louis Deby mentionne son embarquement sur le Vaillant. L'état signalétique et des services, lui, distingue un embarquement sur le Vaillant du 1er au 15 août, suivi d'une affectation au « bureau incorporation », qui pourrait peut-être désigner la CPL (Compagnie de passage à Londres), qui était chargée de l'incorporation des volontaires.


Dans son rapport sur l'évacuation de l'Impassible, le lieutenant de vaisseau Chazereau, officier en second du bâtiment en juillet 1940, affirme que le groupe des cinq ralliés aurait eu pour « leader » « le Q.M. électricien Forman [1], personnellement désintéressé, et d'une culture supérieure à celle de ses camarades ». Et il ajoute :

« J'ai l'impression que les quatre autres avaient trouvé là l'occasion de se construire une nouvelle existence. »

Les dates des embarquements FNFL indiquées par Louis Deby dans sa demande d'admission dans l'Association des Français libres (voir document joint) diffèrent parfois légèrement des informations fournies par son état signalétique et des services (voir chronologie ci-dessus). Parmi ces embarquements, il y a la Lobélia. Louis Deby semble avoir participé à son armement en juin 1941. La corvette toute neuve était équipée d'un nouvel équipement, le RDF (Radio Detection Finding), appareil électromagnétique de détection pour objets de surface. Le commandant de Morsier obtint l'envoi en stage dans l'entreprise qui fabriquait cette arme secrète du second maître radio Deby, metteur au point chez Philips à Paris dans le civil, et des quartiers-maîtres électriciens Duplat et Jacq.

Au cours de son deuxième embarquement sur le Léopard. en 1943, Louis Deby était apparemment à bord du contre-torpilleur au moment de son naufrage.

Le 24 mai 1943, le navire avait quitté Malte pour participer à l'escorte d'un convoi de deux pétroliers et de deux cargos à destination d'Alexandrie (Egypte). Dans la nuit du 26 au 27 mai, le convoi qui suivait une route parallèle à la côte africaine à 20 milles dans le Nord dut manoeuvrer plusieurs fois au cours de la nuit pour éviter des attaques d'avions et de sous-marins. Il en résulta pour l'ensemble du convoi une forte erreur en latitude, qui eut pour conséquence l'échouage du Léopard, situé le plus au sud du dispositif d'escorte. Le contre-torpilleur se trouva ainsi immobilisé en bordure de la lagune de Driana, à une trentaine de milles au Nord-Nord-Est de Benghazi, à une cinquantaine de mètres seulement de la côte.

Une partie de l'équipage fut hébergée à Benghazi, tandis que le reste demeurait à bord avec le commandant Richard pour tenter de renflouer le bâtiment. L'opération eut lieu le 30 mai, à l'aide d'un remorqueur venu de Benghazi. Sans succès. Une nouvelle tentative aurait été possible à partir du 16 juin après colmatage des brèches et asséchement du torpilleur. Elle ne put avoir lieu, faute de remorqueur disponible. Trois jours plus tard, le 19 juin, le bâtiment se brisait en deux sous l'effet de la houle.


Par la suite, Louis Deby fut affecté successivement à Marine au Levant et à Madagascar.


Il fut admis à la retraite le 1er mars 1954 avec le grade premier maître obtenu le 1er avril 1952.

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[1] Le Mémorial des FNFL a bien recensé un Jean Formand (avec un « d »), matelot électricien, qui a le même numéro matricule (438C35) que le quartier-maître électricien Jean Forman embarqué sur l'Impassible. Il se serait engagé dans les FNFL le 14 août 1940. Mais le Mémorial ne donne aucune indication sur ses embarquements.


[Dernière mise à jour : 4 octobre 2021]

Décorations, distinctions :

  • Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze
  • Médaille militaire

Sources :

  • SHD Vincennes, TTY 765
  • Archives FdFL (AFL 12.830)
  • GR 16 P 162881 [non consulté]
  • Etat signalétique et des services
  • André BOUCHI-LAMONTAGNE, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial
  • Site francaislibres.net