Date de naissance :
5 mai 1917
Lieu de naissance :
Rangiroa (Tuamotu) (987 ) France
date de décès :
18 décembre 1982
Lieu de décès :
Papeete (Tahiti) (987) France
Ralliement :
13 juillet 1940 - France libre - Alexandrie 100 ( Egypte )
Matricules :
342B36, 10060FN40
Affectations :
Félix Roussel, 1er RFM
Grade atteint pendant la guerre :
Second maître fusilier
N° membre AFL :
1.391
Engagement : Marine nationale - Lorient (pour trois ans)
Matelot de 2ème classe non breveté
Matelot de 2ème classe breveté élémentaire fusilier
Quartier-maître de 2ème classe
Rengagement Marine nationale (pour trois ans, pour compter du 21 mars 1939)
Ralliement France libre - Alexandrie 100 ( Egypte )
Quartier-maître de 1ère classe
Second maître
Maître
Renvoyé dans ses foyers (permission libérable de 53 jours)
Tamaui Coppenrath [1] s'est engagé dans la Marine nationale le 21 mars 1936. A sa sortie de l'Ecole des fusiliers (avril 1936 - avril 1937), il fut affecté au croiseur Montcalm de mai 1937 à juillet 1938. D'octobre 1938 à septembre 1939, il embarqua successivement sur la canonnière Argus et l'aviso Tahure, qui opéraient en Chine et en Indochine. Le 12 septembre 1939, il était affecté au croiseur Suffren, qui, récemment détaché au sein des Forces navales d'Extrême-Orient (FNEO), venait d'arriver à Saïgon. C'est là que Tamaui Coppenrath prit part au début de la Deuxième Guerre mondiale. En mai 1940, le Suffren ralliait l'Egypte.
Quartier-maître de 2ème classe depuis le 1er janvier 1938, Tamaui Coppenrath était toujours à bord du bâtiment, lorsque la Force X, à laquelle appartenait maintenant le croiseur, fut internée à Alexandrie par les Anglais dans le cadre de l'opération Catapult (3 juillet 1940). Le 13 juillet à 23 h 30, il était porté absent de son navire, et déserteur le 15 juillet.
C'est vraisemblablement après avoir pris contact avec des partisans de la France libre à Alexandrie - notamment le lieutenant Alby - qu'il fut envoyé à Ismaïlia, où il arriva le 14 juillet avec d'autres déserteurs de la Force X (deux du cuirassé Lorraine et un du croiseur Tourville) pour rejoindre le Premier Groupe marin créé quelques jours auparavant par le lieutenant de vaisseau d'Estienne d'Orves.
Le 18 juillet, conformément à son objectif initial, le groupe apprenait qu'il quittait Ismaïlia le lendemain, à la demande du général Legentilhomme, pour aller renforcer la défense de Djibouti. Sur la cinquantaine de marins qui le composaient, 30, parmi lesquels Tamaui Coppenrath, acceptèrent de participer à cette mission. Ils quittèrent Ismaïlia par le train à destination de Suez, où ils appareillèrent pour Aden à bord du croiseur auxiliaire britannique Antenor.
Ils arrivèrent à destination le 23 juillet. Mais la veille, le général Legentilhomme, qui avait choisi de continuer la guerre aux côtés de l'Empire britannique, avait été démis de ses fonctions de commandant supérieur des troupes françaises en Côte des Somalis par le gouvernement de Vichy. Le groupe dut donc rester dans un camp militaire britannique près d'Aden du 25 juillet au 2 août.
Le 31 juillet, le commandant d'Estienne d'Orves décida « après mûre réflexion » de suivre l'avis de la majorité du groupe et de gagner l'Angleterre « pour armer les bâtiments français qui s'y trouvent et qui manquent d'équipage, ou bien servir dans l'armée de De Gaulle ».
Cinq hommes, dont Tamaui Coppenrath, préférèrent retourner en Egypte avec la volonté de se battre en Afrique et quittèrent donc le groupe lorsqu'il s'embarqua pour la Grande-Bretagne le 2 août.
Ensuite, Tamaui Coppenrath fut affecté au Félix Roussel. Sa date officielle d'embarquement sur le paquebot, 13 juillet 1940, qui est aussi la date de sa « désertion » du Suffren, a un caractère purement administratif. En effet, le navire des Messageries maritimes, qui faisait partie de la flotte commerciale de Vichy, n'a été saisi par les Anglais que le 18 juillet 1940 à Suez. Chaque membre d'équipage avait ensuite été invité à remettre sous pli fermé sa décision de rester à bord sous contrôle britannique ou de le quitter.
Après son embarquement sur le Félix Roussel, Tamaui Coppenrath rejoignit le 1er RFM le 1er novembre 1941 et n'en débarqua que le 1er octobre 1945.
Témoignage Michel Bokanowski, du 1er RFM, à propos de Coppenrath au cours de l'offensive sur la trouée de Belfort des 24-25 novembre 1944 :
« Coppenrath est le lapin, c'est-à-dire qu'il est aujourd'hui char de tête. C'est un métier dangereux, mais qui d'un seul coup peut vous rapporter la gloire, et les grandes vedettes parmi les chefs de chars se battent pour ce pile ou face tragique. Coppenrath ou Coppen, dit le Canaque, dit le Cannibale, a passé sa vie à Tahiti. Bien qu'il n'ait pas de sang des îles, il en est revenu avec un teint sombre, des dents éclatantes, des yeux noirs, des cheveux noirs et lisses. C'est une sorte de colosse qui accuse cent kilos et qui, en 1940, à Ismaïlia (Egypte), faisait partie de la Croisade d'Estienne-Paton-Burin-de Pirey. Le 13 mai dernier, sur le Garigliano, il a reçu à bout portant une balle de mitraillette qui, sous le sein gauche, lui a traversé le haut du poumon, frôlé la colonne vertébrale et s'est arrêtée de l'autre côté à fleur de peau. Mais il en faut plus pour venir à bout d'une si imposante carcasse. Car quinze jours après, à l'hôpital de Casesta, il gesticule dans un pyjama écarlate, trop petit pour lui, et fait le boniment aux visiteurs : "Touchez, dit-il en vous plaçant le doigt sur la saillie que fait la balle près de l'omoplate, les toubibs ne veulent pas me l'enlever. Ils veulent me garder encore à cause de mon poumon". Il respire fortement. "Cela me gêne à peine pour respirer". Donc, ce 24 novembre 1944, Coppenrath descend avec circonspection sur le carrefour des deux routes. Là, il s'arrête, un peu défilé sur la gauche par un petit tertre qui porte le Monument aux Morts. "Allô Perves, en avant doucement". Il vient d'apercevoir, à 200 mètres de là des Fritz qui s'agitent autour d'un canon tracté. Quelle belle cible ! Malheureusement le monument masque l'objectif pour le tireur et c'est pourquoi il a donné l'ordre d'avancer un peu. Et subitement, un premier éclair passe devant le char. Coppenrath n'a pas le temps de pousser un juron. Un deuxième éclair, un choc, une chaleur intense. Coppenrath a sauté, Fontaine aussi. Le char qui vient d'être atteint par une fusée brûle et obstrue la route. Il ne reste plus qu'un char disponible et Lucas accourt pour voir la situation. Mais l'ennemi, qui s'est enhardi après ce premier succès, balaye maintenant la route de rafales de mitrailleuses... »
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[1] Dans divers documents, Coppenrath est mentionné tantôt avec le prénom Gaspard, tantôt avec le prénom Emile. Dans la liste des membres de l'Association des Français Libres de 1951, il apparaît avec le prénom Emile. Son état signalétique et des services ne mentionne que les prénoms Tamaui et Gaspard.
Informations complémentaires :
[Mise à jour : 8 septembre 2021]
Décorations, distinctions :
Sources :