René, Jean   COLOMBEL

Engagé pour trois ans dans la Marine nationale le 13 décembre 1938, René Colombel, matelot de 2ème classe breveté élémentaire canonnier, était embarqué sur le cuirassé Courbet depuis le 13 février 1939, lorsque la Deuxième guerre mondiale éclata. Le bâtiment servait d'école de canonnage à Brest. En mai 1940 ordre fut donné de l'armer à effectifs de combat. Le 25 mai, le Courbet gagna le port de Cherbourg, d'où il fut utilisé comme batterie flottante pour opposer un tir de barrage aux troupes allemandes qui s'avançaient vers la presqu'île du Cotentin. Au mois de juin, sur ordre de l'Amiral-Nord, il rallia le port britannique de Portsmouth. Le 3 juillet, il fut saisi par la Royal Navy dans le cadre de l'opération Catapult et les marins eurent à choisir entre la poursuite du combat avec les Anglais ou l'internement dans un camp. Le 12 juillet, le Courbet, était réarmé par les FNFL. Il servit alors de dépôt des équipages et de batterie antiaérienne.

Dans sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre, René Colombel indique s'être engagé dans les FNFL le 29 août 1940. Mais, selon son état signalétique et des services, c'est le 23 septembre qu'il aurait signé son acte d'engagement pour la durée de la guerre. Le 29 août pourrait donc être la date de son ralliement, après une période d'internement. Il aurait alors retrouvé le Courbet pour quelques jours, avant d'embarquer sur le contre-torpilleur Léopard le 1er septembre.

Par la suite, René Colombel fut également affecté aux corvettes Alysse et Aconit. Avec la première, il participa de juin 1941 à janvier 1942 à des escortes de convois entre la Grande-Bretagne et Terre-Neuve.

Le 11 mars 1943, il était membre de l'équipage de l'Aconit. Il est donc possible qu'il ait été à bord de la corvette lorsqu'elle réalisa un fait d'armes exceptionnel. Alors que le navire assurait en Atlantique Nord la protection du convoi HX 228 composé de 61 navires, celui-ci était attaqué par une meute d'U-Boote allemands. L'Aconit attaqua l'U-444 en surface et le coula au canon. Douze heures plus tard, il atteignit au canon un second sous-marin allemand, l'U-432, et le coula en l'éperonnant avec son étrave. La corvette fut le premier bâtiment français à faire des prisonniers (vingt-cinq sous-mariniers des U-Boote).

[Mise à jour : 10 décembre 2024]