Date de naissance :
10 janvier 1912
Lieu de naissance :
Fontaine (38 ) France
date de décès :
22 novembre 1995
Lieu de décès :
Grenoble (38) France
Ralliement :
6 janvier 1943 - France combattante - Alexandrie 100 ( Egypte )
Engagement dans les FNFL :
3 juin 1943
Matricules :
10422 FN43
Affectations :
Marine au Levant, 2ème BFM, 1er BFMC
Grade atteint pendant la guerre :
Second maître de manoeuvre
Apprenti marin
Matelot de 2ème classe gabier
Quartier-maître de manoeuvre
Groupe en DA (?)
Second maître de 2ème classe de manoeuvre
Rengagement pour trois ans
Ralliement France combattante - Alexandrie 100 ( Egypte )
Engagement : FNFL
Le 10 octobre 1927, André Cartier entra à l'Ecole des apprentis marins, hébergée sur l'Armorique à Brest. Après une période probatoire, où il avait la qualité de mousse, il fut admis à poursuivre sa formation comme apprenti marin.
Après de nombreuses affectations sur des transports pétroliers de la Marine nationale, sur le croiseur Duquesne puis sur le contre-torpilleur Lynx, il embarquait 30 mai 1939 sur le Suffren, qui partait peu après pour une campagne en Indochine. Il était toujours à bord du bâtiment, lorsque la Force X, à laquelle appartenait le croiseur, fut internée à Alexandrie par les Anglais dans le cadre de l'opération Catapult (3 juillet 1940). Le 6 janvier 1943, André Cartier ne regagnait pas son bord et rejoignait la France libre à Alexandrie. Il était porté déserteur le 8.
Le 15 janvier 1943, dans son rapport au commandant du Suffren, l'enseigne de vaisseau de 1ère classe Derlot, chargé de l'enquête de police judiciaire concernant la désertion d'André Cartier, écrivait, après avoir recueilli les dépositions de membres de l'équipage :
« PRIMO.- Le second maître de manoeuvre Cartier André Roger Mle 45-28-V, après avoir passé huit jours à la Maison de repos de Zizinia, à Alexandrie, devait rentrer à bord le mercredi soir 6 janvier 1943, à 21 h 30 - Il n'est pas rentré et n'a pas reparu à bord - Il est donc considéré comme déserteur à l'étranger en temps de guerre, à compter du 8 janvier 1943 à 0 heure.
SECUNDO.- Ce second maître avait passé à Zizinia un séjour qu'il disait excellent, quittant rarement la Maison de repos, où il restait jouer aux boules, au ping-pong ou aux cartes avec d'autres gradés du Suffren, et plus particulièrement avec le second maître cuisinier Avons-Bariot - L'après-midi du mercredi 6 janvier, il avait manifesté à plusieurs reprises son intention de rentrer à bord de bonne heure - Ce n'est que quelques instants avant de monter en tramway, vers 18 h 30, après avoir un peu bu, qu'il a déclaré brusquement à son ami Avons-Bariot qu'il partait rejoindre les forces gaullistes. Aucun raisonnement n'a pu le retenir ; il a dit plusieurs fois qu'il était "obligé" de partir, mais sans jamais préciser la nature de cette obligation.
Cependant, une heure après, vers 19 h 30, il a été vu dans un café de la ville ("Petit Alakéfak") place du Ramlah par le premier maître charpentier Hy du Duguay-Trouin ; il tenait des propos anti-gaullistes, disant que "le seul gouvernement légal en France était celui du Maréchal Pétain" - il était à ce moment en tenue, sa valise à la main, et semblait sur le chemin du retour à bord.
TERTIO.- D'après les dires de déserteurs du bord, en particulier de l'ex-quartier-maître de manoeuvre Huon, Cartier se serait engagé dès le lendemain matin 7 janvier dans les forces gaullistes et serait aussitôt parti, sur sa demande, pour Beyrouth.
Cependant, le second maître Avons-Bariot croit l'avoir aperçu à deux reprises dans les rues d'Alexandrie le lundi 11 janvier, en état d'ébriété et accompagné d'autres déserteurs, eux-mêmes ivres.
QUARTO.- Il ne semble pas que Cartier ait prémédité sa désertion - Bien au contraire, il déclarait hautement son mépris pour les déserteurs et les gaullistes, et le témoignage du premier maître Hy permet de croire qu'il soit revenu un moment sur sa première décision de quitter le bord.- Mais Cartier, lorsqu'il avait bu, était d'un caractère faible et influençable - Il avait confessé à plusieurs reprises au premier maître de manoeuvre qu'au cours d'ivresses à terre il avait failli se laisser aller à déserter, faiblesses qu'il regrettait le lendemain - Il était très affecté d'autre part par les nouvelles qu'il recevait de sa mère, qui se plaignait du manque de nourriture.
Il est probable qu'il a dû se laisser entraîner au cours de sa légère ivresse du mercredi 6 janvier et que, regrettant son geste, il ait demandé aussitôt à quitter Alexandrie.
QUINTO-. Le second maître Cartier a laissé à bord ses vêtements et ses affaires personnelles ; il n'a emporté que ce qu'il avait emmené pour son séjour à Zizinia.
Il avait en Caisse d'épargne, le 6 janvier 1943, la somme de : 4662,60. »
Après son ralliement, André Cartier fut affecté à la Marine au Levant puis au 2ème BFM (2ème Bataillon de fusiliers marins). Volontaire pour les commandos, il intégra le 1er BFMC (1er Bataillon de fusiliers marins commandos). Le 6 juin 1944, il prit part au débarquement sur la plage de Colleville-sur-Orne, libéra Ouistreham, le passage de l'Orne (Pegasus Bridge), Amfreville, Bavent et son bois, le passage de la Dive et l'Epine.
Le 1er novembre 1944, il débarqua à Flessingue, sur l'île néerlandaise de Walcheren (opération Infatuate).
Recherches complémentaires :
Sources :