Roger, Louis, Jules   CARRIOU

Date de naissance :

11 novembre 1921

Ralliement :

9 mars 1943 - France combattante - New York 600 ( Etats-Unis d'Amérique )

Engagement dans les FNFL :

17 avril 1943

Matricules :

5897T42

Affectations :

FNFL Etats-Unis, Cap des Palmes, Marine Nouméa

Grade atteint pendant la guerre :

Matelot électricien

N° membre AFL :

13.010

1942

Engagement : Marine nationale

1942   à   9 mars 1943

Richelieu ( Cuirassé )

9 mars 1943

Ralliement France combattante - New York 600 ( Etats-Unis d'Amérique )

17 avril 1943

Engagement : FNFL

17 avril 1943   à   23 août 1943

Cap des Palmes ( Croiseur auxiliaire )

23 août 1943   à   1 juin 1945

Marine Nouméa

24 mai 1946

Démobilisé

Dans sa lettre de ralliement remise le 10 mars 1943 au lieutenant-colonel Brunschwig dans le bureau de la France combattante à New York, Roger Carriou a détaillé son parcours et les raisons qui l'ont amené à rejoindre le général de Gaulle.


Il était à Paris à l'arrivée des Allemands en juin 1940. Il affirme n'avoir alors eu « qu'une seule idée en tête : poursuivre la lutte pour la libération de la France ». Il est resté dans la capitale jusqu'en février 1942 et témoigne :


« Tous les soirs, par TSF, nous écoutions les messages de la France libre et étions au courant de la Résistance des forces combattantes. »


Le 21 février 1942, avec un camarade, il quittait Paris pour Toulon pour s'engager dans la marine, avec l'espoir de passer en Afrique et d'y trouver le moyen de rejoindre les forces gaullistes.


Electricien de profession, il n'eut à suivre que trois mois de cours avant de se porter volontaire pour aller à Dakar (Sénégal), « le point le plus proche de l'Afrique libre ».


Dans le port de l'A-OF, où il arriva le 13 août 1942, il fit la connaissance de quatre camarades qui partageaient ses idées. L'un d'entre eux avait déjà essayé de rejoindre par voie terrestre les Forces française libres, mais il avait été rattrapé. Le petit groupe aurait ensuite pu savoir « par relation » qu'« un petit cargo devait passer à Dakar et rejoindre les Forces Libres ». Mais le débarquement anglo-américain du 8 novembre 1942 en Afrique du Nord (opération Torch) aurait empêché la mise en oeuvre de ce plan.


A bord du Richelieu, des marins manifestèrent ouvertement leur soutien à l'action des alliés. Ce qui valut à certains d'entre eux, dont l'un des membres du groupe, d'être envoyés en section spéciale à Podor :


« L'équipe perdait un membre, mais nous avions un autre camarade qui, lui aussi qui luttait déjà depuis longtemps, se rejoignit à nous. Nous étions toujours 5. »


Après l'opération Torch, les forces armées d'Afrique du Nord et d'A-OF passèrent du côté des alliés. Après l'assassinat de l'amiral Darlan la veille de Noël 1942, elles furent placées sous le commandement du général Giraud, ancien officier vichyste. Le Richelieu fut envoyé à New York pour y être réparé et modernisé. Le groupe espérait « qu'une fois là-bas il y aurait peut-être un moyen de passer ». Parti de Dakar le 30 janvier 1943, le bâtiment entra au bassin de Brooklyn le 18 février.


Au début du mois de mars, deux des camarades de Roger Carriou ne rentrèrent pas à bord. Lui-même retourna sur le Richelieu « pour enlever les papiers et souvenirs personnels qui restaient à bord » et, le 9 mars, il décida à son tour de quitter le bâtiment. Le 10 il remit à la délégation de la France combattante à New York sa lettre de demande d'engagement dans la France combattante.


A la fin de sa lettre, il exposa ses récriminations à l'égard des officiers du Richelieu, qui motivaient également son départ du bâtiment giraudiste :


« Il y a aussi les officiers du bord, qui, on le dirait, sont chargés de nous faire partir. Tel un certain lieutenant, qui mettra 1 heure à passer l'inspection des permissionnaires. Enfin, à bord il y a un manque de collaboration entre les officiers et l'équipage, alors que nous voulons tous combattre pour la même cause, qui est la libération de la France. »


Après son ralliement, Roger Carriou fut pris en charge par les FNFL à New York pour compter du 8 mars et jusqu'au 13 avril 1943. La plupart des marins de la marine giraudiste qui ralliaient la France combattante à New York étaient envoyés à Halifax (Canada), d'où ils étaient acheminés par voie de mer sur la Grande-Bretagne, où ils signaient leur engagement dans les FNFL. Ce ne semble pas avoir été le cas de Roger Carriou, qui embarqua le 17 avril 1943 sur le Cap des Palmes. Cet ancien cargo fruitier avait été converti en croiseur auxiliaire à San Francisco dans l'arsenal de Mare Island. Les travaux, effectués de novembre 1942 jusqu'à la fin de février 1943, avaient dû être prolongés jusqu'au 21 mars à la suite d'essais jugés non satisfaisants. Le 22 mars, le Cap des Palmes avait enfin pu appareiller pour San Diégo, où il resta basé pendant un mois et demi pour entraînement. C'est donc probablement à San Diégo que Roger Carriou monta à bord du croiseur auxiliaire le 17 avril, date à laquelle il signa son engagement dans les FNFL.


Deux semaines plus tard, 1er mai 1943, il appareillait de San Francisco pour se rendre sur le théâtre d'opérations du Pacifique. Le 23 août, après avoir participé à plusieurs missions d'escorte, Roger Carriou débarquait à Nouméa (Nouvelle-Calédonie). Il resta affecté à Marine Nouméa jusqu'au 1er juin 1945.


[Dernière mise à jour : 30 juin 2021]

Sources :

  • Archives FdFL (AFL 13.010)
  • Archives du Comité d'Histoire de la Deuxième Guerre mondiale (lettre de ralliement du 10 mars 1943)
  • GR 16 P 106016 [non consulté]
  • André BOUCHI-LAMONTAGNE, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial
  • Site francaislibres.net