Jean-Yves, Marie   ANSQUER

Engagé volontaire pour cinq ans le 18 octobre 1937, Jean Ansquer suivit la formation de gabier à bord du navire école Armorique à Brest.

Le 13 juin 1939, il embarqua sur le croiseur Suffren. Peu après, le bâtiment, qui appartenait alors à l'escadre de la Méditerranée, fut détaché au sein des Forces navales d'Extrême-Orient (FNEO), où il prit part au début de la Deuxième Guerre mondiale. En mai 1940, le Suffren rallia l'Egypte.

Le matelot de 2ème classe gabier Jean Ansquer était toujours à bord du Suffren, lorsque la Force X, à laquelle appartenait maintenant le croiseur, fut internée à Alexandrie par les Anglais dans le cadre de l'opération Catapult (3 juillet 1940). Le 12 juillet 1940 à 22 h 30 il était porté absent de son bâtiment, puis déserteur le 14 juillet à 0 h 00.

C'est vraisemblablement après avoir pris contact avec des partisans de la France libre à Alexandrie - notamment le lieutenant Alby - qu'il fut envoyé à Ismaïlia, où il arriva le 13 juillet à 14 h avec six autres déserteurs de la Force X (cinq du Suffren et un du cuirassé Lorraine) pour rejoindre le Premier Groupe marin créé quelques jours auparavant par le lieutenant de vaisseau d'Estienne d'Orves. L'état signalétique et des services de Jean Ansquer considère cette date comme celle de son embarquement sur le Président Paul Doumer (nommé par erreur "Président Doumergue" dans le document...). Il ne peut s'agir que d'une date rétroactive à caractère administratif, puisque le paquebot des Messageries maritimes n'a été saisi à Ismaïlia par les Britanniques que le 18 juillet 1940.

Le 18 juillet, conformément à son objectif initial, le groupe apprenait qu'il quittait Ismaïlia le lendemain, à la demande du général Legentilhomme, pour aller renforcer la défense de Djibouti. René Guerin fit partie des 19 marins, sur la cinquantaine de membres du groupe, qui préférèrent rester sur place pour servir dans les FNFL ou dans la Royal Navy.

La demande d'admission du père de Jean Ansquer dans l'Association des Français libres après la guerre porte la mention : « Inscrit 25.11.40 aux F.N.F.L. ».

Le 12 décembre 1941, Jean Ansquer fut condamné par défaut par le 1er Tribunal maritime de Toulon à 10 ans de prison, aux frais envers l'Etat et à la mise sous séquestre de ses biens pour « désertion à l'étranger en temps de guerre commise le 13 juillet 1940 ».

Le quartier-maître de manoeuvre Jean Ansquer était à bord du Chasseur 8 Rennes le 13 juillet 1942, lorsque le bateau appareilla de sa base de Cowes (sur l'île de Wight). Il allait à la rencontre du sous-marin Rubis, qui rentrait d'une mission de mouillage de mines devant Arcachon, pour l'escorter. Mais il fut attaqué et coulé par des avions allemands. L'attaque fit 26 victimes, dont Jean Ansquer. Seul l'officier de liaison britannique Michael Wolton survécut.

Informations complémentaires :

• Sur le Premier Groupe marin :

- Rose et Philippe HONORÉ D'ESTIENNE D'ORVES, Honoré d'Estienne d'Orves - Pionnier de la Résistance, Editions France-Empire, 1985, pp. 68-119
- Fondation de la France libre, Délégation au souvenir des marins, Hommage aux membres du Premier Groupe Marin, juin 2021

[Dernière mise à jour : 8 septembre 2021]