Pierre, Armand   TURBÉ

Pierre Turbé était matelot du commerce à bord du Maréchal Joffre lorsqu'il déserta le paquebot des Messageries maritimes à Shanghai (Chine) pour rallier la France libre : fin juillet 1941, selon un relevé nominatif des déserteurs du navire, ou début juillet, selon une note conservée dans son dossier administratif de résistant. Selon ce dernier document, il serait parti de Shanghai le 8 juillet 1941. Cette date semble la plus probable, puisque d'autres marins déserteurs du Maréchal Joffre en même temps que Pierre Turbé l'indiquent comme date de leur engagement dans les FNFL (plus probablement de leur ralliement à la France libre). Après son départ de Shanghai, Pierre Turbé suivit l"itinéraire Singapour, Bombay, Suez, Haïffa et Beyrouth, où il arriva au Dépôt des troupes du Levant de la France libre le 20 octobre 1941.

Il s'engagea dans les FNFL le 26 octobre 1941. Membre du 1er BFM, devenu 1er RFM en septembre 1943, il fut tué en opération le 22 août 1944 en participant au débarquement de Provence (témoignage de Georges Zwang) :

« Le 22 août à 16 heures, le 3ème escadron du 1er RFM reçoit du général Brosset commandant la 1ère DFL l'ordre de tenter une entrée dans la ville du Pradet, que l'on suppose être aux mains de l'ennemi.
Avertis par un membre des FFI de la présence des Allemands en ville, dont l'entrée était protégée par un nid de mitrailleuse, le second-maître Georges Zwang et le quartier-maître Pierre Turbé, son adjoint, s'élancent en scout-car en direction de la cité et camouflent leur véhicule avec son chauffeur dans une impasse.
C'est alors qu'ils décident, avec le concours du jeune FFI, d'attaquer à eux trois le poste allemand.
Ils s'élancent à l'assaut de l'obstacle quand, soudain, une rafale de mitrailleuse les couche au sol, blessant grièvement le quartier-maître Pierre Turbé qui reçoit une balle en plein ventre.
Les deux autres, n'étant atteints que superficiellement réagissent, contraignant l'ennemi à déguerpir.
Puis, prenant le scout-car, ils conduisent Pierre Turbé à l'antenne chirurgicale de la 1ère Division Française Libre, où il est pris en charge vers 21 heures.
Durant deux jours les médecins de l'antenne tentent alors l'impossible pour le sauver.
Mais, malgré leurs efforts, Pierre Turbé décède le 24 août à 41 ans et est inhumé au cimetière n° l de la 1ère DFL à Hyères, avec mention  "Mort pour la France". » [1]

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[1] Le corps de Pierre Turbé fut ramené à l'Ile d'Yeu en mars 1949.

[Mises à jour : 4 juillet, 31 octobre 2024]