Date de naissance :
février 1917
Lieu de naissance :
Soc Trang (Cochinchine) (500 ) Vietnam
Ralliement :
31 août 1940 - France libre - Pointe-Noire 100 ( Congo )
Matricules :
319FN40
Affectations :
Tombouctou, Cuba, Saintonge, Indochinois, Fort Binger, Désirade
Grade atteint pendant la guerre :
cuisinier marine marchande
N° membre AFL :
6.166
Ralliement France libre - Pointe-Noire 100 ( Congo )
Dans sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre, Tran Van Tam indique qu'il était embarqué sur le paquebot Cap Padaran avant son engagement dans les FNFL. (plus vraisemblablement son ralliement à la France libre) le 30 août 1940 et qu'il a embarqué ensuite, le 15 juin 1941, sur le Tombouctou. On peut en conclure que c'est à Pointe-Noire (Congo) qu'il a rallié à France libre, puisque les deux navires y étaient bloqués depuis le mois de juin 1940
Dans son rapport d'escale à Pointe-Noire, le commandant du Cap Padaran précise dans quelles circonstances il a été amené à rejoindre le port du Moyen-Congo (alors colonie française) :
« Ayant quitté Dakar le 12 juin [1940] à destination de Capetown, Majunga, Colombo, Singapore, Saïgon, Tourane, Haïphong, [...] le 22 juin à 9 h 30 je reçus un télégramme de l'Amirauté française enjoignant à tout navire de commerce faisant route sur un port britannique de rejoindre un port français [1]. En conséquence, je fis route sur Pointe-Noire où il j'arrivai le 26 juin à 10 heures. »
Le cargo s'y trouvait toujours, lorsque, le 28 août, le Moyen-Congo rallia la France libre. Le commandant de la Marine en AEF et le commandant de la défense de Pointe-Noire étaient arrêtés par les gaullistes et gardés à vue.
Dans son rapport d'escale, le commandant du Cap Padaran livre sa vision de l'action menée par les gaullistes pour convaincre les marins de rejoindre la France libre et rend compte de l'attitude qu'il a adoptée pour s'y opposer :
« Une propagande active était faite auprès des équipages par un soit-disant comité, à allures révolutionnaires, dans des réunions tenues chaque soir à terre [2]. Tout les procédés de basse démagogie étaient employés depuis les consommations gratuites jusqu'aux promesses de soldes très élevées. Le 1er septembre je réunis tout mon équipage auquel j'exposai nettement la situation en lui indiquant la position que tous les commandants des navires sur rade et leurs officiers avaient adoptée à l'égard du mouvement [3]. Je leur fis savoir que ceux qui quitteraient les navires seraient considérés comme déserteurs et seraient passibles des peines prévues pour ce délit. »
La réunion de l'équipage étaient certainement motivée par la volonté de l'informer de la position prise par les commandants, mais aussi par la volonté d'intimider les hommes tentés de rallier la France libre. En effet, dans la nuit une trentaine de marins avaient déserté le Jean Laborde et, la veille, 31 août, 6 hommes du service hôtel du Cap Padaran avaient quitté le bâtiment, dont vraisemblablement le cuisinier Tran Van Tam.
Quant au Tombouctou. il était immobilisé à Pointe-Noire depuis l'armistice de juin 1940. Seuls quelques marins avaient rejoint les FNFL après le ralliement du Moyen-Congo le 28 août. Le cargo ne put reprendre la mer qu'au début de 1941 sous le commandement FNFL du capitaine au long cours Yves Grébert et sous la gérance de Elder Dempster Ltd après avoir complété son équipage. C'est à ce moment que Tran Van Tam monta à bord, quelques jours avant l'appareillage.
En juillet 1941, Tan Van Tam débarqua du Tombouctou et fut affecté à l'IIe de Batz. Au début de 1942, le commandant et le second capitaine du cargo étaient des Britanniques, mais le reste de l'équipage était composé de FNFL. Le navire assurait de nombreux transports sur tous les océans. En février 1942, il quittait Rangoon (Birmanie) avec une cargaison composée principalement de riz et de divers à destination de Cape Town (Afrique du Sud) et Freetown (Sierra Leone). Le 17 mars, à 6 h 35, il était torpillé et achevé au canon au large de la côte sud du Libéria par le U-68. Trois hommes d'équipage et un canonnier disparurent dans le naufrage. Vingt rescapés parvinrent à rejoindre la côte du Libéria dans leurs canots de sauvetage. Ils restèrent une quinzaine de jours dans un village jusqu'à l'arrivée d'un navire de guerre britannique.
Après le naufrage de l'Ile de Batz, Tran Van Tam continua à naviguer sur des navires de commerce de la France libre et de la France combattante jusqu'à la fin de la guerre.
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[1] Le 22 juin est le jour de la signature de l'armistice. Capetown est un port sud-africain. Or l'Afrique du Sud était un dominion britannique avec pour chef de l'Etat le roi d'Angleterre.
[2] Mention manuscrite portée en marge du rapport : « à l'Hôtel du Plateau ».
[3] La veille, 31 août, les commandants des cinq navires de commerce se trouvant sur rade à Pointe-Noire - Jean Laborde, Cap Padaran, Fort Binger, Châteauroux et Tombouctou - avaient adressé au chef du service des transports maritimes une lettre affirmant qu'ils ne devaient obéissance qu'à une seule autorité, l'Amirauté française, qu'ils n'exécuteraient que les ordres de cette autorité et qu'ils ne quitteraient leur commandement que contraints et forcés.
[Mise à jour : 11 septembre 2024]
Sources :
Documents :