Date de naissance :
30 août 1917
Lieu de naissance :
Baden (56 ) France
date de décès :
16 mars 1982
Lieu de décès :
Auray (56) France
Engagement dans les FNFL :
27 janvier 1943
Matricules :
222L37, 10442FN43
Affectations :
2ème BFM, Renoncule, Caserne Bir-Hakeim
Grade atteint pendant la guerre :
Quartier-maître chauffeur
N° membre AFL :
8.051
Engagement : Marine nationale pour trois ans
Matelot de 2ème classe sans spécialité
Matelot de 2ème classe breveté élémentaire chauffeur
Matelot de 1ère classe chauffeur
Quartier-maître de 2ème classe chauffeur
Rengagement Marine nationale pour trois ans
Engagement : FNFL
Engagé volontaire pour trois ans dans la Marine nationale le 2 mars 1937, le matelot de 2ème classe chauffeur Augustin Tatibouët embarquait le 21 février 1938 sur le croiseur Suffren. Le bâtiment, qui appartenait alors à l'escadre de la Méditerranée, fut détaché au printemps 1939 au sein des Forces navales d'Extrême-Orient (FNEO), où il prit part au début de la Deuxième Guerre mondiale. En mai 1940, le Suffren rallia l'Egypte. Augustin Tatibouët était toujours à bord du bâtiment, lorsque la Force X, à laquelle appartenait désormais le croiseur, fut internée à Alexandrie par les Anglais dans le cadre de l'opération Catapult (3 juillet 1940). Le 26 janvier 1943 - il était alors quartier-maître de 2ème classe chauffeur - il quittait le bord avec l'embarcation des permissionnaires et ne rentrait pas le soir, car il avait décidé de rallier les FNFL. Il était porté officiellement déserteur le 28 janvier.
Le 3 février 1943, dans son rapport au commandant du Suffren, l'ingénieur mécanicien de 1ère classe Dauplan, chargé de l'enquête de police judiciaire concernant la désertion d'Augustin Tatibouët, écrivait, après avoir recueilli les dépositions de membres de l'équipage :
« Le quartier-maître Tatibouët a quitté le bord par le service des permissionnaires le mardi 26 janvier 1943. Il n'est plus retourné depuis.
Les quartiers-maîtres mécaniciens Verchère, Lepoultel et Fritsch, cités comme témoins, l'ont aperçu en ville portant les insignes de la dissidence.
Tatibouët était un homme de bonne conduite. Il donnait à bord toute satisfaction par son travail. Assez intelligent mais têtu et renfermé, il se confiait peu à ses supérieurs, même à ses camarades.
Sa désertion a été mûrie dans son esprit, hermétique à tous les conseils que ses chefs directs purent lui donner.
Il a descendu à terre, clandestinement et petit à petit, tous ses effets d'habillement et objets personnels sans les entreposer toutefois dans son appartement en ville afin de ne pas éveiller l'attention de ses camarades. La désertion de Tatibouët a été nettement préméditée mais aucun geste ni paroles ne permettaient de la prévoir.
Tatibouët possédait, au moment de sa désertion, la somme de 6.525, 80 francs sur son livret de caisse d'épargne. »
Le quartier-maître mécanicien de 1ère classe René Verchère, qui logeait dans le même appartement qu'Augustin Tatibouët à Alexandrie, affirme dans sa déposition que son camarade ne lui avait « jamais parlé de ses intentions de déserter » et que rien ne le « faisait supposer la décision qu'il a prise », car il ne lui avait « jamais fait de confidences d'ordre familial ou politique ».
Le 3 février, René Verchère quittait lui aussi le Suffren pour ne plus y revenir et ralliait la France combattante...
Le quartier-maître mécanicien de 2ème classe Jean Fritsch, qui partageait lui aussi l'appartement d'Augustin Tatibouët et qui sortait parfois avec lui, précise quant à lui :
« Au cours des rares conversations que nous eûmes sur des sujets politiques, Tatibouët affichait des idées nettement anti-allemandes et paraissait approuver le mouvement de la dissidence. Je ne pensais pas tout de même que ses idées soient suffisamment fermes pour l'amener à déserter. »
Le quartier-maître de 2ème classe mécanicien Alphonse Lepoultel, colocataire des trois premiers, évoque les propos que tenait parfois le « déserteur » :
« Il n'avait aucune rancune contre l'Etat-major et l'équipage du Suffren, il avait des idées anti-allemandes, sans toutefois être pro-gaulliste, car il ne pouvait "sentir" les Juifs et les francs-maçons. »
Le 31 janvier, Alphonse Lepoultel aperçut Augustin Tatibouët en ville en compagnie de trois « dissidents », comme on appelait encore les gaullistes. Il le vit à nouveau le lendemain, lorsqu'il vint récupérer ses affaires dans l'appartement d'Alexandrie, en uniforme et « portant les insignes de la dissidence ».
Après son ralliement, Augustin Tatibouët fut affecté dans un premier temps au 2ème BFM (2ème Bataillon de fusiliers marins), qui se trouvait au Liban, avant sans doute d'être acheminé vers la Grande-Bretagne et d'embarquer sur la corvette Renoncule.
[Mise à jour : 28 juillet 2024]
Sources :
Documents :