Victor   ABBEY

Date de naissance :

27 mai 1916

Lieu de naissance :

Athiémé (100 ) Dahomey (Bénin)

date de décès :

31 octobre 1972

Engagement dans les FNFL :

6 février 1941 - Douala 100 ( Cameroun )

Matricules :

10138FN41 ou 10338FN41

Affectations :

Marine Douala

Grade atteint pendant la guerre :

Matelot mécanicien

N° carte d'identité FFL :

15.134

N° membre AFL :

17.886

6 février 1941

Engagement : FNFL - Douala 100 ( Cameroun )

6 février 1941

Matelot mécanicien

6 février 1941   à   1 janvier 1942

Marine Douala

CH 85 ( Chasseur de sous-marins )

novembre 1945

Renvoyé dans ses foyers

Selon un témoignage, Victor Abbey, après avoir été admis à l'Ecole des pupilles mécaniciens de la Marine de Dakar et avoir travaillé un an pour la British Petroleum, fut admis au concours des douanes à Dakar. Selon le même témoignage, il fut affecté à la fin de sa formation à Saint-Louis du Sénégal. Dans son dossier administratif de résistant, Victor Abbey confirme qu'il servait dans l'administration des douanes comme préposé avant sa mobilisation en septembre 1939.


Mais il n'était alors probablement plus au Sénégal, puisque l'arrêté n° 50 du Haut-commissariat de l'Afrique française libre du 10 mars 1941 précise qu'il a été mobilisé à Port-Gentil (Gabon) comme matelot de 2ème classe. Il était alors « préposé de 5e classe du cadre commun secondaire des Douanes de l'Afrique Occidentale Française ».


Dans sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre, Victor Abbey indique s'être engagé dans les FNFL le 6 février 1941 à Marine Douala (Cameroun) et y être resté jusqu'au 1er janvier 1942. Et il indique comme emploi occupé avant l'engagement dans les FFL : « mécanicien ss Cap des Palmes ». Il est donc possible qu'il se soit trouvé à bord de ce cargo fruitier de la Compagnie Frayssinet, lorsqu'il est tombé aux mains des Forces françaises libres à Libreville (Gabon) le 9 novembre 1940 après la mise hors de combat à Libreville de l'aviso vichyste Bougainville par son sister-ship FNFL Savorgnan de Brazza. Le Cap des Palmes fut alors utilisé à Libreville comme lieu d'internement pour les marins non ralliés puis se rendit à Port-Gentil (Gabon) du 19 au 21 novembre pour y transporter 60 marins du Bougainville. Le 27 novembre, le Cap des Palmes fut conduit à Douala (Cameroun) par son équipage avec une garde armée FFL à bord. Il y fut désarmé le 1er décembre 1940. Son équipage fut débarqué et interné à terre. Il est possible qu'après une période d'internement, Victor Abbey ait décidé de rallier la France libre le 6 février 1941.


Dans une lettre du 9 mars 1954, adressée à « Monsieur le Directeur de l'Organe Central des Forces Françaises Libres » conservée dans son dossier administratif de résistant, Victor Abbey, alors chef de brigades des douanes de l'aéroport de Yoff à Dakar, écrit :


« Le 6 février 1941, je fus engagé dans les Forces navales françaises libres pour la durée de la guerre, comme matelot mécanicien sous le numéro matricule 10338 FNFL 41. [1]

J'ai continué cette lutte sur les petites unités basées à Douala, plus tard sur le chasseur 85 au Maroc. En novembre 1945, je fus renvoyé dans mon foyer. »


Dans un courrier du 15 mars 1954, adressé au secrétaire d'Etat à la Guerre, il précise que les petites unités de Douala étaient des garde-côtes.


Mais dans sa demande d'admission dans l'Association des Français libres, Victor Abbey évoque un embarquement beaucoup plus problématique. Il affirme en effet avoir été embarqué sur le « croiseur auxiliaire D'Artagnan » du 1er janvier 1942 au 1er mars 1944. Or le D'Artagnan n'a jamais fait partie de la marine de la France libre ou d'une marine alliée. En juin 1940, le paquebot se trouva bloqué par l'armistice à Saigon et intégra la flotte fidèle à Vichy.  Il assura alors la ligne Saigon-Manille-Shanghai et un voyage sur Madagascar. En octobre 1941 il subit un incendie à Shanghai, puis fut immobilisé à Saigon à partir de novembre 1941. Il fut réquisitionné le 2 juin 1942 par les Japonais, qui occupaient l'Indochine. Il fut renommé Teiko Maru et géré par Nihon Yusen Kaisha. Le 2 septembre 1942 il fut transféré à l'armée japonaise comme transport de troupes.  Le 22 février 1944 il fut torpillé dans le Pacifique à l'est de Bornéo par le sous-marin américain SS 268 Puffer faisant 199 morts japonais.


Cet embarquement très hypothétique n'est évidemment pas mentionné dans le Mémorial. Victor Abbey n'y fait non plus aucune allusion dans son dossier administratif de résistant.


Par arrêté du Gouverneur général de l'Afrique équatorial française F. Eboué en date du 9 juillet 1943, Victor Abbey bénéficia d'une promotion rétroactive. Il fut nommé préposé de 4ème classe du cadre commun secondaire de l'AOF pour compter du 1er janvier 1941 et préposé de 3ème classe pour compter du 1er janvier 1943.

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[1] 10338FN41 est le numéro matricule indiqué par Victor Abbey dans des courriers de son dossier administratif de résistant. Mais dans sa demande d'admission dans l'AFL après la guerre et dans le Mémorial on trouve comme matricule 10138FN41. L'annotation d'une des lettres de Victor Abbey par le service destinataire dans son dossier administratif de résistant semble valider ce dernier numéro après prise d'information auprès de la Marine.


Recherches complémentaires :

  • Embarquement sur le D'Artagnan ?


[Dernière mise à jour : 17 juillet 2022]

Décorations, distinctions :

  • Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre
  • Médaille coloniale agrafe "Afrique française libre"

Sources :

  • Archives FdFL (AFL 17.886)
  • GR 16 P 395
  • André BOUCHI-LAMONTAGNE, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial
  • Journal officiel de l'Afrique équatoriale française, 1er avril 1941 et 1er août 1943
  • Sur le Cap des Palmes : Hervé CRAS, Xavier MANGIN D'OUINCE, Philippe MASSON, Les Bâtiments de Surface des FNFL, Service Historique de la Marine nationale, 1968, p. 41
  • Sur le D'Artagnan : Site Marine Forum
  • Site francaislibres.net
  • Remerciements à Monsieur Alain Godec