Honoré, Fritz, Adolphe   POTTIER

En septembre 1940, le lieutenant de vaisseau de réserve pilote d'avion Gilbert prenait la tête du mouvement de ralliement de Tahiti à la France libre. Selon certains témoignages, le quartier-maître de 1ère classe Honoré Pottier aurait eu des sympathies gaullistes, puisqu'il aurait fabriqué « des Croix de Lorraine un peu partout dans le centre ». Il aurait aussi eu « des conciliabules avec le second maître Legall et les quartiers-maîtres Leloch et Revault ». Pourtant, il affirmera lui-même avoir été conduit, ainsi que les quartiers-maîtres Bert et Heilles, le 4 septembre à la caserne d'infanterie coloniale « sur simple ordre du lieutenant de vaisseau Gilbert ». Celui-ci ne les libéra que le 11 septembre, après les avoir informés « que leur détention avait été motivée par l'opposition qu'ils avaient faite à "son" mouvement et par leur fidélité à leurs officiers ». Finalement, le 14 septembre 1940, avec 14 autres sous-officiers et quartiers-maîtres, il était embarqué d'autorité sur le cargo néo-zélandais Limerick à destination de New York, via Vancouver (Canada), où il arriva le 2 octobre. Durant cette escale canadienne, trois pilotes et des membres du personnel non volant débarquèrent et décidèrent de continuer le combat en s'engageant dans la Royal Canadian Air Force (RCAF). Honoré Pottier fit partie de ce groupe... Faut-il y voir une conséquence du pouvoir de persuasion du lieutenant de vaisseau Lahaye, futur commandant de l'aéronavale de la France libre, qui était aussi du voyage ? En tout cas, le 17 décembre 1940, il s'engagea dans la Royal Canadian Air Force, qui l'envoya au Manning Depot (Dépôt des effectifs) n° 4 à Québec. [1]

Le 8 janvier 1941, il fut mis en congé illimité sans solde, pour être envoyé comme instructeur pour la RCAF à l'Ecole d'avionnerie de Cartierville, province du Québec, dans les sections de réglage, d'épissure et de peinture. Il y resta jusqu'à l'obtention de sa décharge de la RCAF, en date du 29 décembre 1942, lui permettant de s'engager dans les Forces françaises libres.

Le 30 décembre 1942, il signa son acte d'engagement dans les Forces françaises libres à Montréal. Le même jour on lui remit un « Certificat d'identité », signé du lieutenant de vaisseau de Bellaigue, chef du Service naval au Canada, précisant en français et en anglais :

« Monsieur Honoré Pottier a été mis en route sur les Etats-Unis par nos soins.
Le présent document lui servira d'introduction auprès des Autorités de la France Libre auxquelles il se présentera dès son arrivée à destination."

Il fut ensuite affecté à la flottille d'aviation des FNFL 6FE (6ème Flottille d'exploration) aux Etats-Unis
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[1] Les déclarations sur lesquelles nous nous appuyons sont issues d'une enquête de police judiciaire ouverte à bord du Limerick par le capitaine de corvette Grange, commandant de la Marine dans les EFO, sur ordre du Gouverneur Chastenet de Géry « afin de déterminer l'attitude des éléments de la Marine à Papeete au cours du début de septembre 1940 ». Le gouverneur et le commandant de la Marine, déposés par le lieutenant de vaisseau Gilbert, étaient à bord, ainsi que le lieutenant de vaisseau La Haye et l'ingénieur mécanicien Hue. (Cf. Jean Chastenet de Géry, dans les sources)

[Mise à jour : 9 février 2024]