Date de naissance :
17 mars 1920
Lieu de naissance :
Le Tréport (76 ) France
date de décès :
18 avril 2008
Lieu de décès :
Dieppe (76) France
Ralliement :
29 mars 1943 - France combattante - 601 ( Trinidad )
Engagement dans les FNFL :
10 juillet 1943 - Londres 400 ( Grande-Bretagne )
Matricules :
40C38, 661FN43
Affectations :
La Combattante, Caserne Bir Hakeim
Grade atteint pendant la guerre :
Quartier-maître timonier
N° membre AFL :
8.152
Engagement : Marine nationale pour cinq ans
Matelot de 2ème classe sans spécialité
Matelot de 2ème classe timonier
Quartier-maître de 2ème classe timonier
Ralliement France combattante - 601 ( Trinidad )
Engagement : FNFL - Londres 400 ( Grande-Bretagne )
Démobilisé
Engagé volontaire pour cinq ans depuis le 8 mars 1938, le matelot de 2ème classe timonier Marcel Mulard était affecté à la Défense littorale de Brest au moment de l'évacuation du port le 18 juin 1940. Replié en Angleterre, il ne rallia pas la France libre mais choisit le rapatriement en France. Le 21 novembre le Winnipeg appareillait de Liverpool avec1669 rapatriés. Parmi eux, Marcel Mulard. Le paquebot arriva à Toulon le 1er décembre à 10 h 15. Après un passage par le 5ème Dépôt de Toulon du 1er au 19 décembre, Marcel Mulard fut affecté à la Marine aux Antilles. Il embarqua donc à nouveau sur le Winnipeg le 24 janvier 1941 et débarqua à Fort-de-France le 15 février.
Il s'évada de la Martinique, gouvernée par l'amiral vichyste Robert, le 20 mars 1943. Il gagna d'abord l'île anglaise de Sainte-Lucie. Après avoir été interrogé par les Britanniques, il fut acheminé sur Port-of-Spain, capitale de l'île de Trinidad. Pierre Adigard des Gautries, ancien capitaine de la marine marchande, y avait organisé une filière conduisant les volontaires vers le Canada et l'Angleterre. C'est à la Trinidad que Marcel Mulard rallia la France libre le 29 mars. Lui et ses compagnons d'évasion furent regroupés avec des volontaires antillais et embarqués à bord d'un transport de troupes américain. Après des escales à Porto Rico et à Cuba, où il découvrit la base de Guantanamo, il débarqua à la Nouvelle Orléans, où il séjourna quelque temps dans un camp immense avec vingt autres Français. Ils furent ensuite conduit à New York dans un Pullman.
Le 27 avril Marcel Mulard remit au bureau de la Délégation de la France combattante à New York une lettre au général de Gaulle expliquant les raisons de son ralliement et les circonstances de son évasion (mais le document conservé est malheureusement incomplet) :
« Mon Général
C'est avec honneur et respect que je vous adresse cette lettre pour vous dire les raisons pour lesquelles j'ai tenu à rejoindre les Forces françaises libres, où doit se trouver tout bon Français ayant la possibilité de combattre pour chasser le Boche de France.
Depuis bien longtemps, mon Général, j'ai compris que le gouvernement de la Martinique, en étroite collaboration avec les "pantins" de Vichy, voulait garder sa neutralité pendant la durée de la guerre, ne pensant qu'à sa sauvegarde personnelle, ainsi que certains de ses officiers dévoués corps et âme aux Nazis, c'est pourquoi je suis parti.
Je me suis évadé de la Martinique, ou plus exactement du poste de guet où je me trouvais en compagnie de six de mes camarades sympathisant comme moi à votre à votre cause sacrée, qui est celle de 40 millions de Français.
Donc, je suis parti à minuit le 20 mars à bord d'un petit voilier appartenant au directeur des travaux publics de la Martinique, qui, je veux le penser, nous a déjà excusés de la manière très peu courtoise dont nous nous sommes emparés de son bateau. Après une traversée quelque peu mouvementée, plutôt par la mer que par les autorités de l'amiral Robert, nous sommes arrivés à 10 km le lendemain. »
La fin de la lettre de Marcel Mulard est malheureusement absente. Mais le témoignage d'un de ses camarades d'évasion, Arsène Pichouron, dans sa lettre de ralliement du 2 mai 1943, permet de connaître la suite :
« Je me suis évadé de la Martinique en compagnie de sept camarades le 20 mars à minuit sur un petit voilier appartenant au directeur des travaux publics de la Martinique, qui, j'espère, nous excusera de la manière dont nous nous sommes emparés de son voilier. Nous avons effectué la traversée en 10 heures et nous sommes arrivés à Sainte Lucie, où nous avons reçu un accueil très chaleureux par les autorités anglaises. Nous avons ensuite passé Trinidad, Porto Rico, Cuba et nous sommes arrivés à New Orleans un mois après notre départ de Martinique.
Maintenant je suis à New York depuis 8 jours et je remercie de tout coeur Français et Françaises du charmant accueil que nous avons trouvé à notre arrivée, et vous savez, mon général, tous vous aiment et espèrent en vous. »
Après son arrivée à New York, Marcel Mulard fut envoyé en Grande Bretagne - où il arriva apparemment le 7 juillet 1943 - via Halifax (Canada). Le 10 juillet, il signa son engagement dans les Forces françaises libres à la caserne Surcouf à Londres. Après un cours de perfectionnement de timonier à Skegness, d'août à septembre, il fut affecté à La Combattante. Le 23 février 1945, le torpilleur sauta sur une mine magnétique dans l'estuaire de la Humber (Grande-Bretagne). Un heureux concours de circonstances a sans doute sauvé la vie à Marcel Mulard.
[Mise à jour : 22 novembre 2023]
Décorations, distinctions :
Sources :