Date de naissance :
27 mars 1922
Lieu de naissance :
Lure (70 ) France
date de décès :
23 septembre 1998
Lieu de décès :
Manosque (04) France
Ralliement :
11 octobre 1942 - France combattante - Alexandrie ( Egypte )
Matricules :
3557T39, 10312FN42
Affectations :
La Moqueuse
Grade atteint pendant la guerre :
Quartier-maître de 1ère classe électricien
N° membre AFL :
17.392
Engagement : Marine nationale pour cinq ans
Quartier-maître de 2ème classe électricien
Ralliement France combattante - Alexandrie ( Egypte )
Démobilisé
Engagé volontaire pour cinq ans le 7 juin 1939, René Baugey était à bord du sous-marin Protée depuis le 25 janvier 1940, lorsque son commandant décida le 25 juin 1940, date d'entrée en vigueur de l'armistice, de rallier la Force X à Alexandrie. Dans le cadre de l'opération Catapult (3 juillet 1940) le navire fut interné par les Britanniques dans le port égyptien en même temps que la Force X. Le 13 octobre 1942 à 7 heures, René Baugey fut porté déserteur de son bâtiment, qu'il avait quitté le 11 octobre comme permissionnaire, pour rallier la France libre.
Le procès verbal d'information rédigé par le capitaine de corvette Favreau, commandant le Protée, donne quelques précisions sur les circonstances de cette désertion :
« Dès le 12 [octobre] au matin, très surpris de n'avoir pas vu rentrer le Q/Mtre Baugey, et craignant un accident en ville, j'ai envoyé à terre le lieutenant de vaisseau Vié, officier en second, accompagné d'un homme connaissant la chambre que Baugey avait à terre. Je croyais difficilement à une désertion de la part de ce Q/Mtre normalement sérieux bien qu'un peu mou et enfant. C'était lui que j'avais proposé voici deux ans lorsqu'un Français d'Alexandrie, M. Krins-Moreau, avait demandé à faire la connaissance d'un marin remplissant certaines conditions au point de vue de sa région d'origine. Baugey avait été très bien accueilli, je savais même qu'au bout de peu de temps il avait été très apprécié, et j'espérais que pour lui surtout une influence familiale serait excellente. Le L.V. Vié s'informa d'abord auprès de M. Krins-Moreau, mais celui-ci ne savait rien : Baugey l'avait peu à peu délaissé depuis deux mois environ, ce qu'il regrettait vivement. Il apparut ensuite par les déclarations de sa propriétaire que Baugey avait dû se rendre dès le matin au Comité soi-disant National [1]. Après diverses démarches, le L.V. Vié en acquit la certitude et put même rencontrer Baugey. Celui-ci confirma son intention de ne plus rentrer à bord, et qu'il y avait un mois qu'il préparait cela. Il n'y eut rien à faire. A bord cependant personne ne s'en était douté, il n'avait jamais rien laissé soupçonner à personne. Cette décision n'est certainement pas imputable à sa famille, dont les lettres l'incitaient à la patience. C'est à terre qu'il a dû subir certaines influences que je n'ai pu connaître, car il sortait habituellement seul et était assez réservé vis-à-vis de ses camarades. Le L.V. Vié lui avait offert un rendez-vous ultérieur pour le voir seul ; mais il ne s'y rendit pas. Durant une semaine il fut rencontré en ville toujours encadré de deux solides "camarades". Il paraissait gêné et semble avoir eu des regrets de son acte. Il aurait dit à quelqu'un : "Mais je ne suis pas une girouette et ne peux changer une deuxième fois." »
Après son ralliement, René Baugey fut affecté à La Moqueuse.
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[1] Comité national français : comité de la France libre à Alexandrie.
Sources :
Documents :